Projet soutenu par : Le Fonds Regnier pour la Création, Hélène Des Ligneris, la Famille Villéga, l’OARA, l’ADAMI (pour la création de scène), le CNM (pour les clips), la DRAC, le Vélo qui Pleure, Cholbiz

Accompagnement Microcultures

“Sur mes échasses, je fais des bonds à quarante ans”.

Le ton est donné en quelques mots au sein d’une chanson au titre particulièrement évocateur J’me cours Après… Julie Lagarrigue revient avec un nouvel album onduleux et vif, vibrant d’une poésie proche du mystique. Bienvenue dans La Mue du Serpent Blanc.
De métamorphose, il est en effet toujours implicitement question ici. En 2020, Amours Sorcières (fff Télérama, entre autres gratifications de la presse) était un périple volontiers bucolique et léger à travers des rythmes et des rimes qui convoquaient le souvenir d’Anne Sylvestre comme les inspirations nord-africaines. Sans réinventer cette alchimie du mélange qui fait la marque de son auteure, La Mue du Serpent Blanc s’affranchit ici de toute influence envahissante pour assumer pleinement sa personnalité artistique, comme la destination d’un long périple où l’on se découvre à soi-même.
Profus et généreux, l’album bénéficie des arrangements sur mesure de Camille Rocailleux et de la malicieuse guitare électrique de Nicolas Jules, invité sur quelques morceaux. S’alternent moments de douceurs mélancoliques (La Mer est Immense, Ma Douce…), comptines en trompe-l’oeil (Mon Monde Intérieur, Faut Qu’on s’garde, Il s’appelait Ghislain…) et quelques incursions nocturnes dans un monde où les ombres s’agitent en vous entraînant par la main (Regarde Comme il Danse, Le Tango des Squelettes…). Décor d’atmosphères, galerie de portraits en creux, ce disque est une anguille sonore, qui frémit à chaque écoute, se dérobe d’abord, puis se love au creux de votre oreille.
Là, il pourrait bien élire domicile pour longtemps.

Percussions, flûtes, saxophones, cordes pincées ou frappées alimentent le charme. Textes et musiques habillent les mystères de “La mue du serpent blanc” dans un univers aquatique, tapis de fantômes anciens et leurs rêves inavoués.
“Ce sont toujours des chansons d’amour. Ce n’est pas de ma faute. C’est la faute au récipient, on ne met pas n’importe quoi dans un vase. On y met des fleurs ou de l’amour, c’est comme ça et sans doute que ce sera toujours comme ça.”
Multiples ambiances, poèmes et boucliers, balades contemplatives, destins contraires, tango des squelettes et nuits lumineuses. On comprend que tout peut être sauvé. C’est le regard, l’écriture et la musique qui s’en chargent.