Julie fait partie de ces gens de scène qui ont le sens du contact. Elle compare souvent l’écriture et la cuisine. Elle a raison, c’est toujours affaire intime, désir de partage et connaissance de soi et des autres, de ce qu’ils aiment, de ce qui les rassemble. Julie en solo cuisine, arrange, couvre la table de petits plats variés, secrètes recettes, s’adresse à notre goût le plus fin, nous tend un miroir où l’on se retrouve, étonnés de découvrir que l’on aime, comme elle, les grandes petites choses de la vie, des odeurs et des goûts, des épices et des contrastes. Elle sait inviter. Elle nous rend confiant.

Photo ©Alain Chasseuil

« Quand je reprends les chansons de Nicolas, je sens que j’aurais pu les écrire. Elles me touchent et j’ai plaisir à les chanter. Chercher l’essentiel, extraire l’essence et donner une autre couleur au parfum. On parle ici de parfums naturels, d’odeurs de peau, de sueur, d’effort, de larmes et de rugosité, de rougeurs et toujours d’amour et de poésie.. Il faut avoir le nez fin.« 

“Nous nous croisons souvent sur des quais de gare. Un jour, lors d’un trajet Toulouse Bordeaux, nous prenons un café au wagon bar. Nous parlons et refaisons le monde. Mais nous parlons surtout de “chanson et écriture”. Ce jour-là, je lance très spontanément : “je vais les enregistrer tes chansons, pour te faire entendre comme elles sont belles”. Quelques mois plus tard, et malgré les freins exprimés par mon entourage, j’enregistrais un disque, et créais le spectacle: “La powêsie, Jules et moi”.

“Ce que nous écrivons, l’un et l’autre, appartient un peu à la même famille, même veine, même sensibilité. J’ai choisi de garder ses gimmicks, de respecter ses mots et ses mélodies mais de tout reprendre en piano/ voix. Si tu viens écouter ses chansons, chantées et jouées en piano voix, tu découvriras la profondeur de ses textes, sans distance, de manière brute, sensible, et je parie que tu te diras que tu n’avais jamais écouté cet auteur.”

“C’est un peu étrange, on devrait rendre hommage aux gens qu’on aime de leur vivant plus souvent. Dans notre culture, on fête toujours les morts. Je chante beaucoup à propos et avec les morts.”

“Je mélange nos chansons, parce qu’elles se font miroir, elles s’assemblent bien et sont sensiblement complémentaires. Chaque pièce est dense et se suffit à elle-même. Mais en les assemblant, ça donne un puzzle d’une couleur “hymne à la joie, à la rencontre, à la powêsie”…

“La poésie est notre pays, pays pas si peuplé que ça. Il est bon d’y rencontrer des amis familiers, ça nous sauve de nos solitudes.”

Extrait du spectacle La Powêsie, Jules et moi. Filmé au Centre Culturel Benoit Frachon de Gif sur Yvette.